Une expérience scientifique unique dans la partie belge de la mer du Nord

ACHETEZ VOS TICKETS EN LIGNE

TICKETS !

RV Belgica
23/03/2015
Une expérience scientifique unique dans la partie belge de la mer du Nord
post by
[displayName]

Jamais auparavant les deux navires de recherche (RV Simon Stevin et RV Belgica) n’étaient intervenus ensemble en Belgique pour ce qui s’annonce déjà comme un exercice complexe en mer du Nord.

En émettant des ondes acoustiques dans les fonds marins depuis le « navire-émetteur » et en interprétant les signaux réfléchis avec le « navire-récepteur », l’objectif est d’examiner la présence de gaz naturel (d’origine microbienne) dans le sol. Cette recherche devrait fournir des informations précieuses sur la présence de vallées préhistoriques et nous apporter des connaissances indispensables pour les prochains projets de construction en mer et l’estimation des réserves de sable marin.

Le 26 mars 2015, si la météo est favorable, une expérience unique devrait être menée dans la partie belge de la mer du Nord. Ce jour-là, le nouveau navire de recherche flamand, le Simon Stevin, collaborera pour la première fois avec la plateforme de recherche fédérale RV Belgica. Des chercheurs du RCMG de l’université de Gand et de Deltares (Pays-Bas) seront à bord. L’objectif est de réaliser des mesures sismiques : à l’aide d’un « sleeve gun », le RV Belgica émettra des ondes acoustiques et le Simon Stevin captera les ondes réfléchies grâce à un « streamer ». Si le navire-émetteur et le navire-récepteur effectuent leurs mesures exactement au même moment et si l’on fait ensuite progressivement diminuer et augmenter la distance qui les sépare, le « trajet acoustique » change et il devient possible d’examiner ce qu’il y a dans le sol, sous le gaz naturel (méthane). Dans les études sismiques classiques en eaux côtières peu profondes, ce gaz d’origine microbienne – présent dans les couches de tourbe – constitue un problème important, car il atténue et disperse les ondes acoustiques réfléchies.

« C’est une opportunité unique, qui ne s’était jamais présentée », se félicite le Dr Tine Missiaen, la chercheuse principale.  « Les deux navires ont un programme chargé afin de pouvoir répondre à tous les besoins et toutes les demandes de nos chercheurs. Ils vont désormais unir leurs forces, c’est du jamais vu ! La préparation technique et, ensuite, le traitement complexe des données représentent aussi des défis. »

L’intérêt social de cette étude des fonds marins est considérable. D’une part, il est bien connu que les zones côtières sont riches en patrimoine archéologique et notamment que les paléovallées recouvertes de sable (comme les vallées d’Ostende et de Zeebruges) peuvent apporter de nombreuses informations (pré)historiques. Une meilleure connaissance de la position et de la forme de ces éléments paysagers ensablés est un point de départ essentiel pour la protection du patrimoine sous-marin (entre autres pour le respect de la Convention de Malte et de la Convention de l'UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique) et évite les contretemps inutiles en cas de travaux en mer. D’autre part, une meilleure connaissance du sous-sol est capitale pour estimer les réserves en sable existantes, que ce soit pour la protection du littoral ou pour le secteur de la construction. Il est possible que les paléovallées comprennent de grandes réserves de sable proches de la côté, qui pourraient être exploitées avec un impact moindre sur l’environnement. Enfin, la stabilité du sous-sol est cruciale en cas de travaux en mer et des informations à ce sujet font défaut, par exemple au niveau du port de Zeebruges. Elles seront pourtant essentielles si les projets visant à poursuivre l’élargissement de ce port en direction de la mer trouvent davantage d’écho.

Cette recherche s’inscrit dans le cadre du projet SeArch de l’agence IWT, qui a pour but de découvrir, sur une période de quatre ans (2013-2016), les techniques de recherche les plus efficaces en mer, afin d’obtenir l’image la plus détaillée possible du sous-sol maritime et du patrimoine qui s’y trouve (notamment les paysages et découvertes préhistoriques). Le consortium se compose de l’université de Gand, de l’agence Onroerend Erfgoed, de Deltares (Pays-Bas) et du Vlaams Instituut van de Zee (VLIZ). Des entreprises du secteur maritime et des partenaires publics sont aussi étroitement impliqués.

Les navires participants, RV Belgica et RV Simon Stevin, fournissent aux universités et instituts scientifiques de notre pays le soutien logistique nécessaire pour cette recherche scientifique en mer. Celle-ci suppose des travaux scientifiques dans de nombreux domaines liés à la mer : climat, biodiversité, patrimoine, pollution, ressources naturelles, protection artistique, énergie, etc. Chacun de ces domaines est en rapport avec les défis de la société moderne.

Le navire de recherche flamand RV Simon Stevin remplace officiellement le RV Zeeleeuw depuis le 25 mai 2012. Il est géré par VLOOT dab et les activités scientifiques sont coordonnées par le Vlaams Instituut voor de Zee (VLIZ). Depuis 2012, il est utilisé pour des recherches océanographiques universitaires en zone côtière dans la baie sud de la mer du Nord et dans la partie est de la Manche. Le RV Simon Stevin mesure 36 m, a un tirant d’eau de 3,5 m et est équipé de tous les appareils de prise d’échantillons standard. Le bateau est conçu pour satisfaire à tous les besoins de la recherche scientifique moderne en mer. Il dispose de sonars de pointe ainsi que d’un système de localisation très précis, et il navigue en silence.

Le navire de recherche RV A962 Belgica est la propriété de la Politique scientifique fédérale et navigue depuis déjà 31 ans (°1984) pour tous les chercheurs des autorités, universités et instituts belges. La DO NATURE (Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) est responsable de la gestion budgétaire, de l’équipement scientifique et de la planification des campagnes scientifiques. La Composante Marine (Défense) fournit l’équipage, le soutien opérationnel et une base à Zeebruges. Le bateau mesure 50,9 m, a un tirant d’eau de 4,6 m et est actif 200 jours par an, de la Norvège au Maroc. Mais son principal domaine d’étude reste la partie belge de la mer du Nord, où les recherches scientifiques sont surtout axées sur le suivi de l’influence des activités humaines en mer. Étant donné l’âge avancé du bateau et les problèmes techniques de plus en plus fréquents, il est urgemment nécessaire de remplacer le RV Belgica.

 

    S'abonner à Royal belgian Institute for natural Sciences News
    Go to top