Des paléontologues belges ont décrit des fossiles de bébés dinosaures de Mongolie. Ils ont été recouverts de sédiments alors qu’ils étaient encore dans l’œuf ou venaient juste d’éclore. La découverte exceptionnelle de ces spécimens périnataux de Saurolophus angustirostris permet aux scientifiques une meilleure compréhension des stades de développement de ces dinosaures.
Mis au jour en Amérique du Nord et en Asie, Saurolophus – un hadrosaure ou « dinosaure à bec de canard » – vivait il y a 70 à 68 millions d’années, à la fin du Crétacé. Cet herbivore pouvait atteindre 12 mètres de long et peser jusqu’à deux tonnes. La formation de Nemegt dans le désert de Gobi, en Mongolie, avait déjà livré de nombreux individus, mais encore jamais de nouveau-nés.
Des chercheurs de l’Université de Gand, de la Vrije Universiteit Brussel et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB) ont décrit trois (peut-être quatre) individus dans la revue scientifique PLOS ONE. Les animaux étaient dans les premiers stades de leur développement, comme l’indique le crâne – vingt fois plus petit que celui des spécimens adultes connus et aux os non encore soudés. Le fait qu’ils ne présentaient pas encore la crête caractéristique des adultes prouve que celle-ci se développe plus tard.
Les spécimens ont été découverts à côté de deux fragments de coquille d’œuf, fort semblables à des fragments attribués à la famille des hadrosaures. Les chercheurs ne savent pas si les bébés étaient encore dans l’œuf ou s’ils venaient d’éclore au moment de leur mort mais ils étaient déjà en partie décomposés quand les sédiments d’une rivière ont recouvert le nid durant la saison des pluies.
Des fouilles illégales
La région de « Dragon’s Tomb » dans le désert de Gobi est, depuis sa découverte en 1947, très populaire auprès des paléontologues… et des « pilleurs de tombes » qui tirent profit du commerce de fossiles. De nombreux exemplaires de cette région ont été déterrés illégalement et revendus à des collectionneurs privés. C’est le cas de ces spécimens, qui sont arrivés en Europe via le Japon. Par l’intermédiaire de Pascal Godefroit, paléontologue à l’IRSNB, ils ont été rendus à l’Institut de Paléontologie et de Géologie de l’Académie des Sciences de Mongolie, situé dans la capitale Oulan-Bator. La cérémonie officielle a lieu à Bruxelles ce 23 octobre 2015. Le Ministère de la Culture de Mongolie a donné aux chercheurs belges le droit d’étudier les spécimens et de publier les résultats.
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