La diversité génétique des dromadaires assurée grâce au commerce à travers les déserts

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La diversité génétique des dromadaires est assurée grâce au commerce à travers les déserts. (Photo: Faisal Almathen)
03/06/2016
La diversité génétique des dromadaires assurée grâce au commerce à travers les déserts
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Reinout Verbeke

Une équipe scientifique internationale a analysé l’ADN de dromadaires actuels et fossiles. Les chercheurs ont constaté que les échanges commerciaux dans les régions désertiques avaient maintenu la diversité de l’ADN des dromadaires et que leur domestication avait commencé dans la Péninsule arabique. Bea de Cupere, archéozoologue à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique a collaboré à cette étude.

Le dromadaire est un des plus grands animaux domestiqués par l’homme. Depuis 3000 ans déjà, le « vaisseau du désert » est indispensable pour le transport d’aliments et de personnes dans les régions désertiques.

L’équipe a examiné 1083 échantillons d’ADN de dromadaires vivants (Camelus dromedarius) provenant de 21 pays, du Soudan à l’Australie, ainsi que de dromadaires fossiles. Étonnamment, leur diversité génétique est demeurée élevée sur tous les continents, alors que normalement, elle diminue à mesure qu’on s’éloigne du « centre de domestication ». Cette mixité génétique peut s’expliquer par l’intense commerce à travers les déserts : leurs dromadaires épuisés par le voyage aller, les commerçants effectuaient le voyage de retour avec d’autres dromadaires. « Des dromadaires issus de différentes régions étaient de cette façon constamment ‘mélangés’, ce qui assurait une diversité génétique à la fois importante et semblable au sein de leurs différentes populations », commente Bea De Cupere. Seules les populations d’Afrique orientale ont une autre empreinte génétique, parce qu’elles sont restées isolées par des barrières naturelles et culturelles.

Selon les chercheurs, la diversité génétique des dromadaires leur permet fort probablement une meilleure adaptation aux changements climatiques actuels – températures en hausse, événements climatiques extrêmes plus courants – que les autres ruminants. C’est pourquoi les populations locales les préféraient, notamment pour la viande et le lait, aux moutons et aux chèvres.

Le berceau de leur domestication

Dans quelle région la domestication des dromadaires a-t-elle débuté ? Pour le savoir, les chercheurs ont comparé le profil génétique de dromadaires actuels avec celui de dromadaires fossiles (plus précisément, de huit spécimens sauvages datant de -5000 à -1000 ans et de sept dromadaires domestiqués datant de -1870 à -400 ans). Ils en ont déduit que la première domestication avait eu lieu il y a environ 3000 ans, dans le sud-est de la Péninsule arabique. L’ADN a également dévoilé que les dromadaires domestiqués se sont croisés ensuite avec des dromadaires sauvages, mais que ces derniers se sont éteints quelque 2000 ans après la première domestication.

La recherche a été publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.

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