Des scientifiques mettent en garde : l’exploitation de gaz et de pétrole menace la Région des Grands Lacs africains

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Le lac Tanganyika (Photo: David Proffer, Flickr)
04/11/2016
Des scientifiques mettent en garde : l’exploitation de gaz et de pétrole menace la Région des Grands Lacs africains
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Reinout Verbeke

Un groupe international de scientifiques tire la sonnette d’alarme, par le biais d’une lettre parue dans la revue Science, à propos des plans d’exploitation gazière et pétrolière dans la Région des Grands Lacs en Afrique.

Dans une lettre parue dans la célèbre revue, 70 scientifiques de 17 pays, dont 10 Belges, ont partagé leurs inquiétudes quant à la possible exploitation de gaz et de pétrole dans la Région des Grands Laces en Afrique de l’Est.

L’un de ces 7 grands lacs, le lac Tanganyika, couvre un peu plus d’une fois la superficie de la Belgique et contient un 5e des réserves d’eau douce de la planète. Sa biodiversité est inestimable, comprenant notamment des centaines d’espèces de poissons qui ne se retrouvent nulle part ailleurs dans le monde. Mais sous le lac, se trouvent d’importantes réserves de gaz et de pétrole. Elles ont été explorées en toute discrétion ces dernières années. Et aujourd’hui, les pays pauvres autour du lac – la République démocratique du Congo, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie – y voient une source nouvelle de revenus bien nécessaires…

Une catastrophe écologique annoncée

L’exploitation gazière et pétrolière comporte d’énormes risques pour les 10 millions de personnes qui vivent autour du lac Tanganyika et en dépendent largement. Des fuites de pétrole pourraient détruire l’écosystème entier, perturber la pêche et la sécurité alimentaire, polluer l’eau potable et mettre en danger la santé des riverains, y compris dans le Bassin du Congo où s’écoulent lentement les eaux du lac.

Les Grands Laces forment des écosystèmes relativement fermés – l’eau du lac Tanganyika se renouvèle en à peu près 7000 ans –, il leur faudrait des millénaires pour se remettre d’une catastrophe pétrolière. La position reculée du lac Tanganyika rendrait extrêmement difficile une intervention rapide et efficace en cas de fuite de pétrole. En outre, une grande partie de l’Afrique de l’Est est politiquement instable, la concurrence pour accéder à ces réserves de combustibles fossiles pourrait mener à des sabotages comme cela a été le cas pour l’exploitation pétrolière dans le delta du fleuve Niger.

Des contrôles renforcés nécessaires

Un groupe de scientifiques, notamment des autorités en la matière issus des pays concernés, exhorte les gouvernements à d’ores et déjà concevoir les mécanismes et procédures de contrôle nécessaires pour prévenir les effets des dommages environnementaux. Mieux encore, les gouvernements locaux devraient chercher des stratégies alternatives, qui impliqueraient les populations locales, les ONG, les autorités et les scientifiques, pour un développement durable de la région tel que prescrit par les Nations Unies. Aujourd'hui, une telle gestion intégrale est testée dans le Parc national des Virunga en RDC.

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