L’ADN de chats anciens place leur berceau au Proche-Orient et en Égypte

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Statuette en bronze destinée à recevoir une momie de chat et datant de la période ptolémaïque, 332-30 avant J.-C. (photo : Harris Brisbane Dick Fund, 1956)
19/06/2017
L’ADN de chats anciens place leur berceau au Proche-Orient et en Égypte
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Reinout Verbeke

Les origines du chat domestique se situent au Proche-Orient et en Égypte. C’est ce qui ressort d’une analyse génétique de restes de chats provenant de sites archéologiques. Le chat a été domestiqué par les agriculteurs du Néolithique il y a plus de 9 000 ans. Mais c’est à partir de l’Égypte qu’il s’est répandu notamment en Europe il y a 3 000 ans. L’ADN révèle également qu’à l’époque, la plupart des chats étaient tigrés. Ce n’est qu’au Moyen Âge que le chat tacheté est devenu commun.

Des scientifiques de la KU Leuven et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique ont cartographié les origines de notre chat domestique. Pour ce faire, ils ont analysé l’ADN qu’ils ont extrait des os, des dents, mais aussi de la peau et des poils de plus de 200 chats trouvés dans des sites archéologiques au Proche-Orient, en Afrique et en Europe. Ces restes sont vieux de 100 à 9 000 ans.

Domestiqué par les premiers agriculteurs

Le chat domestique descend d’une des cinq sous-espèces du chat sauvage Felis silvestris. Mais laquelle ? Il est impossible de distinguer ces sous-espèces au niveau du squelette. Et donc de déterminer à l’œil nu quelle variante a été domestiquée dans un passé lointain. Par contre, les analyses génétiques sont très claires : tous les chats domestiques descendent de la sous-espèce sauvage Felis silvestris lybica, présente au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

Claudio Ottoni, paléogénéticien à la KU Leuven et auteur principal de l’étude, et ses collègues ont classifié les chats récents et anciens sur base de leur ADN mitochondrial, qui se transmet par la lignée matriarcale. Notre chat domestique s’avère du même type que celui qui vivait, il y a plus de 9 000 ans, au Proche-Orient, où sont apparues les premières communautés agricoles. Les cultures et provisions de céréales y ont attiré des rongeurs… qui, à leur tour, ont attiré des prédateurs : les chats sauvages. Éliminant les rongeurs nuisibles, ces chats ont très vite été appréciés des agriculteurs. Les relations s’intensifiant entre l’homme et le félin, le chat sauvage a été domestiqué au fil du temps. Devenu animal de compagnie, il a suivi ses maîtres lors de leurs migrations. Ainsi a eu lieu une première vague de distribution du chat domestique.

L’Égypte, plaque tournante

L’analyse ADN montre que les chats domestiques se sont largement dispersés à partir de l’Égypte antique, où ils étaient vénérés. En effet, il y a 3 000 ans, les navires commerciaux égyptiens embarquaient des chats pour lutter contre les ravageurs. Via différentes routes commerciales, les chats se sont ainsi répandus en Asie du Sud-ouest, en Afrique et en Europe. Même des sites vikings sur la côte baltique ont livré des ossements de chats de signature égyptienne. Mais, pour Claudio Ottoni, « il faudra faire des recherches complémentaires pour savoir si le chat égyptien descend de chats venus du Proche-Orient ou s’il provient d’une deuxième vague de domestication survenue en Égypte. »

Le motif du pelage

En étudiant l’ADN d’os anciens et de momies de chats, les chercheurs ont pu déterminer qu’à l’époque, les chats tigrés étaient les plus fréquents. Ce que confirment les peintures pariétales égyptiennes. Selon l’étude, le motif tacheté n’est devenu commun qu’au Moyen Âge.

Cette étude est parue dans la revue scientifique Nature Ecology and Evolution.

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