Ces dernières années, nous avons observés de nombreux changements dans notre faune et notre flore marines. Le réchauffement de la Terre a aussi des impacts sur la biodiversité marine.
Les espèces indigènes voient leur aire de répartition fortement réduite du fait de la concurrence des espèces exotiques. Certaines de celles-ci se développent même jusqu’à devenir un véritable fléau, on parle alors d’espèces invasives. C’est le cas de la crépidule, arrivée avec les huîtres d'Amérique à la fin du XIXe siècle, qui est devenue une véritable nuisance pour l'ostréiculture locale. Dans la mer du Nord, on ne connaît cependant pas encore d'espèce ayant disparu en conséquence de l'introduction d'une espèce exotique – ce qui est toutefois bien le cas dans les eaux douces et les estuaires. La reproduction de nos espèces peut également être mise en danger par des espèces exotiques. Ainsi, quand le homard américain et le homard européen se reproduisent entre eux, leur progéniture est stérile.
Les espèces exotiques devraient pouvoir accroitre la biodiversité. Mais les nouveaux venus sont généralement des espèces à forte prolifération, plus résistantes aux perturbations et à la pollution. Elles s'acclimatent parfaitement aux zones portuaires et côtières avec des substrats durs artificiels et dans les régions appauvries par la pression de la pêche. On assiste ainsi mondialement à la menace d’un nivellement et d'une uniformisation de la faune et de la flore marines. Donc, même si de nouvelles introductions induisent localement une plus grande diversité des espèces, il peut en résulter un appauvrissement de la biodiversité au niveau mondial.
Il existe également un réel danger que les espèces exotiques apportent toutes sortes d'organismes et de maladies, contre lesquels les espèces indigènes sont démunies. Ainsi, les huîtres du Japon ont introduit un parasite unicellulaire néfaste pour les huîtres indigènes. Les espèces de phytoplancton introduites peuvent provoquer la prolifération d'un plancton toxique rendant les huîtres et les moules impropres à la consommation.
En Belgique, l'introduction intentionnelle d'espèces exotiques est interdite par la loi (art 11 de la Loi sur la protection du milieu marin (Loi « MMM », 1999)). Au niveau européen, la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin », notamment, constitue un instrument politique important. Aux quatre coins du monde, on étudie des techniques de traitement de l'eau des ballasts qui permettraient d'empêcher les importations d'espèces par cette voie. Etant donné que l'aquaculture constitue une source croissante d'introductions, il convient également de prendre des mesures à ce niveau.
La DO Nature dispose d’une longue expertise en matière d’identification et d’étude des introductions marines. Elle représente la Belgique dans deux groupes de travail du Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM) qui se penchent sur l’introduction et le transfert des organismes marins ainsi que sur le rôle joué par la navigation et d’autres vecteurs dans leur prolifération.
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