10 ans d'EMBRC Belgique : moteur d'innovation dans la recherche marine

10/12/2025
Juin 2024 : Des collecteurs de naissains d’huîtres sont déployés dans le Jardin de substrats durs artificiels, une installation expérimentale marine mise à la disposition de la communauté scientifique et de l’industrie par EMBRC Belgique. (Image : Institut des Sciences naturelles)

Le 9 décembre, la branche belge du Centre européen de ressources biologiques marines (EMBRC) a célébré son dixième anniversaire à l'Institut des Sciences naturelles. Au cours de la dernière décennie, cette initiative a considérablement renforcé l'accès à des infrastructures de recherche de haute qualité, à l'expertise et aux collaborations internationales. Cet anniversaire a été l'occasion idéale de revenir sur cet impact et de définir les orientations pour les années à venir, en mettant l'accent sur la collaboration, la durabilité et l'innovation scientifique.

 Kelle Moreau

La branche belge du Centre européen de ressources biologiques marines (EMBRC-BE) a célébré ses dix ans d'activité le mardi 9 décembre 2025. EMBRC-BE fait partie du réseau de recherche paneuropéen EMBRC-ERIC (Consortium pour une infrastructure européenne de recherche), qui vise à approfondir nos connaissances sur la biodiversité et le fonctionnement des mers côtières européennes. EMBRC-ERIC soutient et coordonne la recherche marine à travers l'Europe en donnant aux chercheurs accès à des laboratoires de pointe dans des stations marines et des instituts de recherche.

Le milieu marin recouvre 71 % de la surface de notre planète et est essentiel à toute vie sur Terre ainsi qu'à de nombreuses activités humaines. Les mers et les océans produisent environ la moitié de l'oxygène que nous respirons. Ils stockent d'importantes quantités de CO2, atténuant ainsi les effets du changement climatique. Parallèlement, ils constituent une source de nourriture, d'énergie et d'emplois pour des millions de personnes à travers le monde.

« De plus, le milieu marin est désormais utilisé pour la production d'énergies renouvelables ou l'aquaculture. Il est donc crucial de bien comprendre le fonctionnement de l'écosystème marin et la manière d'utiliser durablement les ressources marines », explique Jan Vanaverbeke, de l'Institut des Sciences naturelles et de l'Université de Gand, qui a participé au lancement d'EMBRC-BE.

La recherche marine demeure un défi

Cependant, la recherche sur les écosystèmes marins est complexe. L'accès à la mer est souvent difficile et les instruments spécialisés nécessaires sont fréquemment coûteux et difficiles à se procurer pour de nombreux groupes de recherche. EMBRC Belgique contribue à lever ces obstacles. Ce consortium réunit les atouts des institutions belges de recherche marine et met à la disposition de tous ceux qui souhaitent mener des recherches sur ou avec des organismes marins des infrastructures et une expertise de haut niveau.

« De cette manière, l’excellence scientifique n’est pas entravée par des considérations pratiques, et les recherches potentiellement révolutionnaires ne sont pas freinées par des contraintes locales », déclare Nicolas Pade, directeur européen de l’EMBRC, venu assister à la célébration à l’Institut des Sciences naturelles pour le dixième anniversaire de la branche belge.

Image : EMBRC-BE, UGent

EMBRC Belgique trace la voie de l'avenir

Depuis 2025, Marleen De Troch (Université de Gand) dirige EMBRC Belgique. Ses ambitions pour les années à venir sont claires : promouvoir davantage la collaboration entre les groupes de recherche, soutenir les jeunes chercheurs et renforcer les liens entre science, politique et économie bleue.

Marleen De Troch : « Ce financement fait une réelle différence. Nous soutenons d’importants axes d’innovation belges dans l’économie bleue, l’écologie et la conservation de la nature, comme le développement de panneaux solaires flottants, l’aquaculture durable et la restauration des récifs d’huîtres. Les services scientifiques d’EMBRC-BE ont également permis la publication de plus de 300 articles scientifiques au cours des dix dernières années. »

L'expertise sans cesse croissante et la réputation internationale qui en découle de la communauté scientifique marine belge ont également permis aux chercheurs belges de participer à 40 projets de recherche européens. De cette manière, un financement important est réinjecté dans nos institutions de recherche.

« Notre objectif reste le même : lever les obstacles, encourager la collaboration et renforcer la recherche marine en Belgique. Nous souhaitons également mettre davantage l’accent sur l’innovation, le partage des connaissances et la durabilité au cours des dix prochaines années », conclut De Troch.

 

EMBRC-Belgique est une collaboration entre différents groupes de recherche de l'Université de Gand, de l'Institut flamand de la mer (VLIZ), de l'Université de Hasselt, de l’Université catholique de Louvain et de l'Institut des Sciences naturelles, financée par des fonds de recherche flamands et fédéraux. Au sein de cette collaboration, l'Institut des Sciences naturelles renforce le consortium grâce à ses activités de suivi et ses recherches spécialisées sur les récifs artificiels.