In memoriam : Daniel Cahen (1943–2025), ancien directeur

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Daniel Cahen le 11 septembre 2025 à Braine-l'Alleud, à l'âge de 82 ans. il a marqué de son empreinte l’archéologie, la muséologie et l’histoire scientifique de notre pays.
Préhistorien de formation, Daniel Cahen (né en 1943 à Boma, République démocratique du Congo) a traversé les époques avec une curiosité insatiable et une capacité à se réinventer. Sa carrière a débuté au Musée royal de l’Afrique centrale, où il a participé à des fouilles dans l’ouest du Congo en collaboration avec l’ULB. Il a ensuite contribué aux fouilles du site paléolithique de Pincevent en France, tout en suivant les enseignements d’André Leroi-Gourhan à la Sorbonne. Après la publication du site du Paléolithique final de Meer en Belgique, il s’est tourné vers l’étude du Néolithique ancien, approfondissant une nouvelle décennie de recherches.
Expositions ambitieuses
Conseiller du Gouvernement belge, il a pris la direction de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique de 1988 à 2005. Sous son impulsion, notre institut a connu de profondes transformations : intégration de la muséologie dans l’organigramme, réaménagement des expositions permanentes et lancement d’une politique ambitieuse d’expositions temporaires.
râce à son dynamisme, le musée a retrouvé un public enthousiaste attirés notamment par l’arrivée des dinosaures animés, une innovation technologique pour l’époque. Son obstination a également permis d’obtenir le financement nécessaire à la rénovation complète de l’Aile Janlet, redonnant aux Iguanodons de Bernissart un écrin digne de leur histoire et replaçant notre musée parmi les plus modernes d’Europe.
Personnalité généreuse
Daniel Cahen s’est aussi investi dans la communauté scientifique : premier secrétaire du Groupe de contact FNRS « Préhistoire – Prehistorie », il a contribué à la création des Notae Praehistoricae en 1980, un outil toujours précieux pour les chercheurs. Même après sa retraite, il est resté actif au service des Établissements scientifiques fédéraux.
Derrière ses airs parfois bourrus se cachaient une grande humanité, une timidité touchante et une loyauté sans faille envers ses collaborateurs. Ceux qui l’ont connu gardent le souvenir d’un homme passionné, exigeant mais généreux, dont l’héritage scientifique et humain reste inoubliable.

