Découvrir de nouvelles espèces : du terrain au laboratoire
Découvrir une nouvelle espèce, c’est vivre une aventure mêlant travail de terrain, analyses en laboratoire et collaboration scientifique. Des jungles isolées aux jardins urbains, les taxonomistes découvrent chaque jour de nouvelles espèces.
Dans cette section, nous vous emmenons dans les coulisses de la découverte d’espèces — depuis la planification des expéditions jusqu’à l’analyse ADN. Prêt·e à explorer comment on découvre une nouvelle espèce ? C’est parti !
Si vous voulez découvrir une nouvelle espèce, ouvrez simplement la porte de votre jardin. Il y en a déjà là. - Jérôme Constant
Comment collectons-nous des espèces potentiellement nouvelles ?
La découverte d’une nouvelle espèce commence sur le terrain, souvent dans des régions éloignées ou peu explorées. Les scientifiques planifient minutieusement les expéditions, en ciblant des zones riches en biodiversité. Le but ? Trouver des espèces encore inconnues.
Le processus se divise en trois phases : avant, pendant, et après.
AVANT
- Recherche : avant d’aller sur le terrain, les chercheurs passent en revue la littérature, les bases de données taxonomiques et les collections de musées. Ils identifient les zones prometteuses.
- Autorisations : il est indispensable d’obtenir les permis nécessaires et de respecter l’éthique. Cela garantit une collecte responsable.
- Logistique : il faut réunir les fonds, organiser le transport, constituer une équipe pluridisciplinaire, préparer le matériel, les conservateurs, les appareils d’enregistrement...
- Planification : combien d’échantillons ? De quel type ? Où et quand ? La stratégie d’échantillonnage est définie à l’avance.
- Formation : chaque membre de l’équipe reçoit une formation : techniques de terrain, sécurité, collecte de données et considérations éthiques.
PENDANT
Les spécimens sont collectés avec des méthodes éthiques et non destructives.
- Pour les insectes : filet, pièges lumineux, pièges au sol.
- Pour les plantes : pressées avec soin, accompagnées de notes détaillées.
- Pour les vertébrés : capture, enregistrement acoustique, ou pièges photo.
Et surtout… documenter ! Chaque spécimen est photographié, mesuré, et décrit avec précision : habitat, comportement, coordonnées GPS, etc.
Les photos sont essentielles. Il faut les prendre le plus tôt possible pour capter les vraies couleurs. – Maarten Van Steenberge
APRÈS
Une nouvelle espèce ? Le processus d’identification
Les spécimens sont en main… que se passe-t-il maintenant ?
Une fois un spécimen collecté, les scientifiques utilisent une combinaison de caractéristiques morphologiques (traits physiques) et d’analyses génétiques pour déterminer s’il s’agit d’une nouvelle espèce. Voici quelques étapes clés du processus d’identification :
1. Analyse morphologique : les scientifiques observent la forme, la couleur et la structure sous microscope, comparent avec des collections existantes, et créent des illustrations détaillées, parfois même des modèles 3D.
2. Analyse génétique : l’ADN est extrait, amplifié (PCR), puis comparé à des bases de données.
3. Analyse phylogénétique : des algorithmes reconstruisent les liens évolutifs. L’analyse génomique complète le tableau.
4. Code-barres ADN : un fragment standardisé d’ADN est utilisé pour identifier les espèces, utile surtout pour les espèces minuscules ou difficiles à reconnaître.
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Alors ? Aviez-vous deviné toutes les étapes ?